Le créateur de Diablo 2 sur l’impact des RPG et des MMOs sur les jeux en direct

La saga de Diablo continue de fasciner les joueurs, mais les réflexions récentes de l’un de ses créateurs, David Brevik, apportent un éclairage intéressant sur l’évolution du jeu. Dans une interview accordée au podcast VideoGamer, Brevik a partagé son point de vue sur l’impact des mécanismes de service en direct dans les jeux actuels, tout en soulignant que les origines de Diablo 2 reposent davantage sur le plaisir de jeu que sur ces systèmes.

L’héritage de Diablo 2 : un plaisir intemporel

David Brevik, co-fondateur de Blizzard North et co-créateur de Diablo, a exprimé que la popularité phénoménale de Diablo 2 à la fin des années 90 n’était pas due à une intention de concevoir un jeu en tant que service, comme nous le voyons aujourd’hui. Pour lui, le succès de Diablo 2 réside dans la qualité intrinsèque du jeu lui-même. Les joueurs ne s’attaquaient pas nécessairement à des objectifs de niveau ou de compétitivité en ligne, mais se plongeaient plutôt dans la richesse du gameplay, traitant celui-ci comme un véritable « lifestyle game ».

Les fameuses « ladders » de Diablo 2, qui offraient un cadre compétitif en réinitialisant les classements, n’étaient qu’un aspect parmi tant d’autres de l’expérience de jeu. Brevik indique que la majorité des joueurs se consacraient à profiter de la dynamique du jeu, plutôt que de courir après des gains rapides ou des classements élevés.

Comparaison avec les services modernes

Brevik évoque également une distinction majeure entre l’ancienne approche de Diablo et les fonctionnalités modernes de type “live service”. Tandis que des jeux comme Diablo 2 ont introduit des mécanismes de relativité au sein de leurs propres systèmes, ce que l’on retrouve aujourd’hui, tels que les passes saisonniers ou les mises à jour constantes, s’inspirent davantage de l’évolution des MMO comme EverQuest ou World of WarCraft.

Ces derniers ont jeté les bases de ce que nous considérons maintenant comme la norme : des événements éphémères, des extensions fréquentes, des systèmes sociaux et divers objets cosmétiques. Ces éléments contribuent à maintenir les joueurs engagés, mais Brevik souligne que la philosophie derrière Diablo ne se rapportait pas à ce phénomène.

Un avenir incertain pour Diablo 4

Alors que la conversation autour de Diablo 2 offre des perspectives enrichissantes, les attentes pour la franchise continuent d’évoluer. Les joueurs de Diablo 4 devront patienter jusqu’en 2026 pour la sortie de la deuxième extension du jeu, ce qui soulève des questions sur la direction que prendra la série face à la montée en puissance des mécaniques de service.

En somme, l’héritage de Diablo, exemplifié par Diablo 2, rappelle que le plaisir du jeu et l’engagement communautaire peuvent exister sans les pressions des modèles de service modernes. Brevik encourage les joueurs à se souvenir de ce qui a rendu Diablo si captivant à l’origine, à savoir une expérience de jeu authentique, libre des contraintes de compétition incessante.