Des armées exploitent les données de Pokémon Go pour former une IA géospatiale en combat urbain

Niantic, le créateur de Pokémon Go, vient de dévoiler son modèle d’intelligence artificielle audacieux, le Large Geospatial Model (LGM), qui promet de transformer notre façon de comprendre et de naviguer dans l’espace physique. Cette innovation suscite déjà des discussionsconcrètes sur son utilisation potentielle, notamment dans des applications militaires, soulevant des questions éthiques majeures. Alors que la technologie est présentée pour ses applications dans la réalité augmentée et la robotique, le débat sur son utilisation par les gouvernements prend de l’ampleur.

Un modèle AI révolutionnaire

Le LGM de Niantic se distingue par sa capacité à créer des cartes détaillées de l’environnement physique, à l’instar des modèles de traitement du langage tels que ChatGPT. Ce système, conçu pour alimenter des technologies portables de réalité augmentée, des systèmes robotiques et autonomes, pourrait devenir le système d’exploitation de l’intelligence spatiale du futur.

Collecte de données par les joueurs

L’innovation de Niantic repose sur les données collectées par les joueurs à travers ses jeux, notamment Pokémon Go. Ces derniers sont invités à scanner des espaces publics comme des parcs ou des monuments via des fonctionnalités du jeu. Bien que ces scans soient facultatifs, ils sont essentiels à la création d’expériences de réalité augmentée (AR) enrichissantes. Historiquement, Niantic a récompensé les utilisateurs pour leurs contributions, mais certaines nouvelles fonctionnalités, telles que Pokemon Playgrounds, ont suscité des réactions mitigées en raison de l’absence d’incitations.

Des implications militaires controversées

Lors de la récente conférence Bellingfest, Brian McClendon, vice-président senior de l’ingénierie chez Niantic et co-créateur de Google Earth, a évoqué l’ampleur des applications militaires possibles pour le LGM. Bien qu’il n’ait pas exclu la vente de cette technologie aux gouvernements, il a souligné l’importance d’une évaluation éthique rigoureuse. Il a mis en garde contre les risques d’une utilisation du LGM pour renforcer les opérations militaires, ce qui pourrait poser des problèmes de responsabilité.

Une technologie en phase de développement

Malgré les inquiétudes, Niantic insiste sur le fait que le LGM est encore en phase de développement, avec des considérations éthiques au premier plan des discussions autour de son avenir. Un porte-parole de l’entreprise a affirmé que toute décision quant à des partenariats ou ventes serait prise avec précaution, en prenant en compte l’impact social et éthique de telles applications.

Conclusion : Vers un avenir incertain

Le Large Geospatial Model de Niantic dévoile un potentiel immense pour transformer la manière dont nous interagissons avec le monde qui nous entoure. Pourtant, son évolution soulève des questions importantes sur la surveillance, la sécurité et l’éthique, notamment concernant ses possibles applications militaires. Alors que l’enthousiasme pour la réalité augmentée continue de croître, il est crucial de rester vigilant face aux défis qui accompagnent ces technologies émergentes. Les données générées par les joueurs de Pokémon Go, bien que ludiques, commencent à avoir des implications bien plus sérieuses qu’il n’y paraît.