Avalanche Studios Group s’engage à signer un accord de négociation collective avec ses employés syndiqués

Les développeurs de jeux vidéo Just Cause d’Avalanche Studios Group ont promis de signer un accord de négociation collective (CBA) avec leurs travailleurs syndiqués… bien que la signature en tant que telle ne se fera pas avant un an.Avalanche Studios a entamé des négociations contractuelles avec les employés syndiqués l’automne dernier, à la suite d’une histoire d’action collective au studio, mais beaucoup d’entre eux étaient membres du syndicat depuis bien longtemps. En Suède, la plupart des travailleurs peuvent rejoindre un syndicat qui représente leur domaine d’activité à tout moment. Les membres du syndicat bénéficient automatiquement de certains avantages, tels que l’assurance chômage et les conseils professionnels, peu importe si d’autres dans leur lieu de travail ont rejoint ce syndicat.

L’adhésion syndicale en Suède est élevée (environ 70% du pays) et les syndicats influencent les lois nationales régissant le salaire minimum, les congés maladie et d’autres conditions de travail. Les employés peuvent également décider de former un “club” syndical au sein des lieux de travail individuels, et si suffisamment de membres adhèrent, ils peuvent choisir de négocier un accord collectif directement avec leur entreprise pour obtenir davantage de protections.Le président du syndicat d’Avalanche Studios Group, Love Arvidsson, explique que malgré la popularité des syndicats en Suède, l’industrie du jeu dans le pays est un peu en retard sur leur adoption. Mais cela commence à changer. En octobre dernier, plus de 100 développeurs d’Avalanche Studios ont annoncé qu’ils avaient créé un club syndical au sein de l’entreprise par le biais du syndicat suédois Unionen. D’autres employés ont rejoint un autre syndicat, Sveriges Ingenjörer (Ingénieurs de Suède). Ensemble, le groupe a demandé à négocier avec la direction d’Avalanche un accord collectif qui leur accorderait encore plus de droits et de protections sur le lieu de travail.

Des avantages importants dans l’accord

Beaucoup des avantages de cet accord, déclare Arvidsson, sont ce à quoi on pourrait s’attendre : une bonne augmentation de la pension, des améliorations des congés maladie et parentaux, entre autres. Et aussi bien Arvidsson que Avalanche ont confirmé à IGN que plusieurs des avantages de l’accord collectif sont déjà offerts par l’entreprise, ou très proches. Mais l’avantage le plus important pour beaucoup chez Avalanche est appelé co-détermination. Essentiellement, cela oblige la direction d’Avalanche à négocier certains changements organisationnels avec le syndicat avant de les mettre en place, tels que la nomination de nouveaux cadres, des licenciements importants, et autres. De plus, le syndicat obtient au moins un siège au conseil d’administration d’Avalanche, avec pouvoir de vote. En somme, cela donne aux employés d’Avalanche une voix significative et légalement protégée dans la gestion de leur entreprise.

Cette voix est particulièrement essentielle pour les employés d’Avalanche en raison de l’environnement qui les a amenés à se syndiquer en premier lieu. Arvidsson explique que les travailleurs ont ressenti “divers problèmes systémiques” chez Avalanche qui ont fini par créer, au fil du temps, un mécontentement envers la direction. “C’est plus une série de petites choses et quelques grandes choses, où il y a eu un sentiment général que la direction n’était pas obligée d’écouter et de prendre en compte les sentiments et les opinions des employés, et nous n’avons pas vu cela s’améliorer”, explique Arvidsson. “Ce retour a été également transmis à la direction. Et la direction, beaucoup du temps, avait la réponse : ‘Nos portes sont ouvertes, venez nous parler quand vous voulez.’ Et beaucoup de personnes ont répliqué : ‘Nous sommes venus vous parler et vous n’avez rien fait, donc cette relation ne fonctionne pas.'”

Accord reporté

Après plusieurs mois de négociations, les négociations du syndicat avec Avalanche ont été fructueuses. En grande partie. Comme l’explique Arvidsson, l’accord de négociation collective (CBA) auquel Avalanche est invité à adhérer n’est pas aberrant. En fait, c’est un accord de négociation standard auquel de nombreuses autres entreprises et syndicats adhèrent, avec la possibilité de signer un accord de négociation local à une date ultérieure incluant des dispositions plus spécifiques. Mais Avalanche prend son temps pour décider de signer ou non, et Arvidsson dit qu’il est entré dans les négociations le 10 avril sans savoir s’il devrait organiser une grève. Heureusement, il n’a pas eu à le faire, mais il n’a pas non plus quitté la réunion avec un contrat signé. La bonne nouvelle pour les travailleurs est qu’Avalanche s’est engagé à signer le CBA.

Source : www.ign.com