Un tribunal fédéral a ordonné à Google de réformer son magasin d’applications Android pour permettre une concurrence accrue, notamment en faveur de développeurs comme Epic Games, créateur du célèbre jeu “Fortnite”. Cette décision, prononcée ce lundi par le juge James Donato à San Francisco, pourrait avoir des répercussions majeures sur le marché des applications numériques, marquant un tournant dans la lutte contre les pratiques monopolistiques de la société.
Une décision phare contre le monopole de Google
Le juge Donato a statué que Google doit modifier ses pratiques afin d’offrir davantage de choix aux utilisateurs d’Android. À compter du 1er novembre 2023 et jusqu’en 2027, Google sera interdit d’empêcher les développeurs d’applications d’utiliser leurs propres systèmes de paiement ou de rediriger les utilisateurs vers d’autres sources pour télécharger des applications. Cette décision fait suite à un verdict rendu en décembre dernier, où le jury a reconnu que l’entreprise exploitait des monopoles illégaux via son Play Store et son système de facturation intégré.
Réactions et implications économiques
Les actions de la société mère de Google, Alphabet, ont chuté de plus de 2 % après cette annonce, signalant une préoccupation des investisseurs face à ces changements réglementaires. Google a exprimé son intention de demander une suspension de cette ordonnance auprès du tribunal en attendant l’issue d’un appel du verdict du jury.
“Bien que ces modifications puissent satisfaire Epic, elles entraîneront des conséquences indésirables pour les consommateurs, les développeurs et les fabricants d’appareils”, a déclaré Google dans un billet de blog.
Des conditions strictes pour la concurrence
Le jugement impose également que Google ne puisse plus offrir de paiements incitatifs à des développeurs pour les inciter à se limiter à la distribution via le Play Store. De plus, un comité de trois membres sera constitué pour superviser la mise en conformité de cette ordonnance. Epic Games et Google désigneront chacun un membre, ces deux derniers sélectionnant un troisième membre.
La lutte contre les abus de pouvoir de Google
Cette décision s’inscrit dans un contexte plus large de tensions réglementaires autour des pratiques commerciales de Google. En août dernier, un autre juge a établi que Google détient un monopole illégal sur le marché de la recherche en ligne. Parallèlement, le ministère de la Justice poursuit Google dans une affaire d’antitrust distincte concernant sa domination dans la technologie publicitaire numérique, laissant présager la possibilité d’une scission de ses activités.
Face à ces évolutions, la nécessité de réformer les structures de pouvoir au sein des géants de la technologie devient de plus en plus pressante, rendant le paysage numérique plus concurrentiel et potentiellement plus bénéfique pour les utilisateurs.