SAG-AFTRA, le syndicat des acteurs et artistes, se trouve au cœur d’une controverse majeure concernant l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans l’industrie du jeu vidéo. D’un côté, le syndicat reconnaît le droit de ses membres à utiliser cette technologie, tandis que de l’autre, il souligne la nécessité de négocier les termes d’utilisation de la voix des acteurs, notamment en ce qui concerne des personnages emblématiques comme Dark Vador.
Une situation tendue autour de l’IA dans le jeu vidéo
La tension actuelle entre SAG-AFTRA et les sociétés de production, dont Epic Games, grimpe en raison de l’adoption de l’IA pour le doublage des personnages. Le syndicat a exprimé son inquiétude concernant des pratiques adoptées sans discussion préalable. En effet, Llama Productions, une société liée à Epic Games, a remplacé des performeurs humains par de l’IA, agissant sans notification ni négociation, et cela semble être un point de rupture dans les discussions actuelles.
Par ailleurs, SAG-AFTRA a insisté sur le fait qu’il ne s’opposait pas à l’utilisation d’IA en tant que telle, mais plutôt à la manière dont cette technologie a été intégrée dans le processus créatif sans consultation des intéressés. Le syndicat a établi des contrats avec plusieurs entreprises d’IA, permettant à ses membres de bénéficier de protections spécifiques lors de l’utilisation de cette technologie.
La grève des acteurs et l’avenir du secteur
Depuis juillet, les acteurs du jeu vidéo sont en grève, une situation qui perdure et qui dépasse même les grèves d’acteurs et de scénaristes de 2023. Ce mouvement vise à faire pression sur les entreprises pour qu’elles reconnaissent le droit des artistes à négocier les conditions d’utilisation de leur travail, en particulier numérique.
L’usage croissant de l’IA dans le doublage ouvre des questions essentielles concernant la qualité des performances et la préservation de la création humaine. La promesse de l’IA est d’améliorer l’expérience utilisateur, mais ce dans un environnement où les voix des acteurs sont remplacées par des technologies souvent jugées inférieures, la controverse s’amplifie. Les acteurs s’inquiètent de voir leur travail et leur créativité minés par cette révolution technologique.
Une négociation nécessaire
Les négociations entre SAG-AFTRA et les entreprises doivent désormais inclure des discussions approfondies sur l’utilisation future de l’IA et ses implications. Le dialogue reste la clé pour anticiper et établir un cadre contractuel qui protège les droits des artistes tout en permettant une intégration éthique de la technologie.
Face à ce paysage en constante évolution, il est essentiel que les acteurs, les producteurs et les syndicats collaborent pour développer des solutions bénéfiques. Une compréhension mutuelle des enjeux et un respect des droits des artistes sont cruciaux pour assurer un avenir où l’innovation et la créativité humaine coexistent harmonieusement.
La question reste ouverte : jusqu’où l’IA peut-elle aller dans l’industrie du jeu vidéo sans nuire aux créateurs qui lui donnent vie ? Les prochains mois seront décisifs pour définir cette relation complexe.